L’église Saint-Pierre porte la marque d’âges différents. Le premier autel, les remarquables fonts baptismaux en calcaire mosan et la tour massive appartiennent à l’art roman. Le reste de l’édifice se rattache au gothique flamboyant.

L'élément original de l'église est constitué par les admirables voûtes décorées qui datent de l'époque de Charles-Quint. Le dessin des nervures de la voûte est d'une hardiesse et fantaisie remarquables. Elles sont illustrées d'une foule de scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament, de la vie quotidienne des confréries religieuses et des corporations de l'époque, de la vie des nobles et des gens de la campagne. Ces peintures sont l'œuvre de Renadin de Wicourt. Elles sont datées de 1536.

L'imposante tour romane de l'église est plantée comme un donjon moyenâgeux dans un coin du vieux Bastogne. C'est une tour massive, dotée d'un hourdage, sorte de galerie en bois construite en encorbellement au sommet et à l'extérieur des murs. Elle date du XIe siècle et forme donc la partie la plus ancienne de l'église actuelle. Dotée de murs de près de 2 mètres d'épaisseur à la base, d'une hauteur totale de 40 mètres, elle range l'église dans la catégorie des églises fortifiées. Elle constituait en effet un élément défensif de la ville avant la construction des remparts au début du XIIe siècle, remparts dont il subsiste la Porte de Trêves toute proche.

Mobilier :

Autel roman du XIème siècle : table de calcaire reposant sur 4 colonnettes octogonales.

Fonds baptismaux du XIIème siècle : cuve cylindrique cantonnée de 4 têtes masculines sur 4 colonnes et socle quadrangulaire, en calcaire bleu de Meuse. Très bon état de conservation.

Chaire de vérité : œuvre de Jean-Georges Scholtus, le plus grand et le plus fécond sculpteur luxembourgeois du début du XVIIIème siècle. Il a produit, principalement, du mobilier et des sculptures d’églises dans tout le Duché de Luxembourg. Son œuvre est de tradition baroque dans un style très décoratif.

Couronnes de lumière : 3 couronnes de lumière sont suspendues dans l’église. La plus intéressante qui date du XVIème siècle est de fer battu et est suspendue par une chaîne dans la nef centrale. Les deux autres datent de 1940 et 1942. Elles sont l’œuvre de Pierre Scholtus, descendant du fameux maître menuisier.

Le gisant niché dans le « Spais Trou », provient sans doute du couvent des Trinitaires.

L'église Saint-Pierre peut-être considérée comme une « miraculée » de la bataille de Bastogne. Les vitraux ont bien sûr été détruits. La voûte, ébranlée par les bombardements de mai 1940, a été percée à 2 endroits par des obus en décembre 1944. Les peintures ont souffert d'une restauration hâtive qui, protégeant par le dessus, obligea l'humidité à s'évacuer par le dessous et donc par les peintures.
Les restaurations de 1952-1955 n'ont pas été faites avec les compétences et le soin suffisants pour améliorer la situation.